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Les cours se déroulent à l'Auditorium Germaine Tillion du MuCEM,
1, Esplanade du J4, 13002 Marseille
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Prisonnière d’une foi catholique austère et exigeante, ruinée par la faillite de son économie, affaiblie par la perte des Flandres, l’Espagne s’abandonne au cours du XVIIe siècle aux songes de sa grandeur passée, confiant aux peintres le soin de ressusciter, à travers leurs œuvres, les mânes d’un empire jadis puissant et révéré. Diego Velasquez (1599-1660), Bartolomé Esteban Murillo (1618-1682), José de Ribera (1591-1662) et Francisco de Zurbaran (1598-1664) deviennent ainsi les chantres d’un royaume idéal, où la famille royale apparait forte et unie, où la religion se teinte des douceurs de la grâce, où la pauvreté devient chef d’œuvre.
Incontournable artiste du Siècle d’Or hollandais, Vermeer (1632-1675) s’impose comme le maître de la lumière et de l’intimité, loin du tumulte des grandes écoles baroques.
Peignant peu, mais avec une précision presque mystique, il réinvente l’art du quotidien, sublimant les gestes simples, les instants suspendus, les silences habités, élevant la scène domestique au rang de l’éternel. Jouant avec cet équilibre fragile entre réel et idéal, il traverse son siècle à pas feutrés, enveloppant ses figures de cette lumière pâle et cristalline qui semble suspendre le temps. Il laisse, à sa mort prématurée, une œuvre rare -37 peintures connues à ce jour- mais bouleversante, où chaque tableau est un monde en soi, vibrant de silence et de lumière.
L’œuvre de Vermeer sera abordée à travers le prisme de son contexte artistique, social, religieux, et même politique, afin de mettre en lumière la richesse intellectuelle et la portée allégorique, souvent méconnues, de ce maître de Delft dont la peinture continue de nous fasciner.
Les arts sculpturaux (bois, ivoire, métaux), textiles et picturaux d’Afrique subsaharienne s’illustrent par la diversité de formes et d’usages de certains arts de cour qu’il s’agisse par exemple de la cour d’Abomey du Bénin, de la cour d’Ashanti du Ghana ou bien du royaume de Mapungubwe d’Afrique du Sud. Ces productions invitent à interroger la place de l’artiste, la question des circulations des œuvres jusqu’à leur place dans les collections occidentales. Les masques dogon du Mali, la statuaire baoulé de Côte d’Ivoire, les « fétiches » kongo ou les rouleaux magiques éthiopiens permettent d’évoquer les liens complexes qu’entretiennent tant la sculpture que la peinture au monde des esprits et/ou des ancêtres. Il s’agit de de s’attacher à comprendre le contexte de création de ces œuvres, d’en donner des clefs de compréhension et de poursuivre l'exploration de cette longue histoire jusqu’aux arts modernes et contemporains africains en suivant non seulement la figure de la charmeuse de serpents Mamy Wata en Afrique et dans le monde africain-américain, mais aussi la peinture populaire congolaise ou encore le dynamisme de la scène sud-africaine et spécialement la place des artistes féminines.
Inventée par Aloys Senefelder en 1796 en Allemagne, la lithographie révolutionne l’art de la gravure au début du XIXe siècle. Plus simple et plus rapide que les procédés de gravure sur bois ou sur cuivre, elle permet aussi une plus grande liberté dans le dessin, et des tirages d'une ampleur jusque-là inédite. En quête de nouveaux moyens d’expression, les romantiques adoptent cette technique affirmant ainsi leur attachement à la modernité. L’avènement de la chromolithographie à partir du milieu du XIXe siècle crée les conditions de la naissance de l’image industrielle. Affiches illustrées en couleurs, cartes réclame, images d’Epinal accompagnent le développement de la consommation de masse. À côté des peintres qui investissent le médium pour déployer leurs propres recherches picturales, certains artistes se spécialisent dans ce qu’on ne tardera pas à appeler la réclame. L’histoire de la lithographie invite à considérer la circulation des conventions et des genres picturaux entre imagerie populaire et beaux-arts dans l’effervescence de la Belle Epoque.
Né dans le monde hellénistique, le mythe de l’amazone a perduré en Occident au point de devenir une référence incontournable de la littérature et des arts en France de l’époque médiévale à l’époque contemporaine. Les représentations archaïques et préclassiques des Amazones montrent des guerrières combattant comme des hommes. Cette héroïsation durable de la femme en armes n’est pas sans ambiguïtés. Souvent dénudée, voire lascive, l’amazone fait les frais d’un imaginaire érotique susceptible d’invalider son potentiel subversif et de discréditer ses engagements. Du rapt d’Antiope au combat de Penthésilée, la référence aux amazones s’incarne aujourd’hui de façon militante dans l’œuvre de certaines artistes femmes. Les amazones sont-elles des guerriers comme les autres ?